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La première photo de l’Airbus A380
Alain Ernoult Alain Ernoult

La première photo de l’Airbus A380

Tout a commencé avec la demande faite par Jean-Luc Lagardère pour Paris-Match de monter un grand reportage sur le futur Airbus A380… Un avion qui n’existait que sur les logiciels de conception de l’avionneur ! La demande était simple, l’idée l’était moins. J’ai imaginé alors de reproduire au sol l’avion avec les techniciens chargés de le faire passer de la table à dessin au vol. Logiquement, nous avons choisi le site qui allait accueillir la future usine d’assemblage à Toulouse. À partir de ce moment, il ne restait plus qu’à régler les problèmes de logistique ! Le défi est colossal, mais je m'investis pleinement malgré le stress qui m'habite.

La nuit précédant la prise de vue, les géomètres ont tracé les lignes de l’A380 dans l’herbe, pendant qu’on construisait la route nécessaire aux bus devant acheminer les 700 personnes nécessaires venus de toute l'Europe. Cette même nuit, ce sont 700 T-shirts blancs et 700 casquettes qui ont été produits pour habiller tout ce petit monde…

Le jour J arrivant, il ne me restait plus qu’à faire la photo, en espérant que ma photo fonctionnent lorsque je serai en hélicoptère !

Je garde en mémoire l'émotion intense ressentie lorsque, à la fin de la prise de vue, tous ont levé les bras et m'ont applaudi. Cela a renforcé la cohésion avec l'ensemble des participants, marquant la transition de l'avion d'un simple dessin numérique à une réalité palpable. C'était un moment inoubliable. Plus de 200 magazines, de Paris Match à l'Herald Tribune en passant par le New York Times et le Corriere della Serra, décident de publier la photo.

C'est une véritable réussite qui met en lumière le travail collectif et l'innovation du projet Airbus A380.

Je reçois la commande d'une photo inédite pour le lancement officiel du projet de l'Airbus A380, avec seulement 48 heures pour concevoir et réaliser ce cliché. L'avion n'est encore qu'un concept sur papier, et le stress est à son maximum pour trouver une idée originale. Finalement, je décide de demander à un géomètre de tracer au sol la silhouette grandeur nature du futur appareil à l'emplacement de la future usine de Toulouse qui le produirait. Mon concept implique de rassembler tous les acteurs européens du projet, vêtus de blanc et les bras tendus à l'horizontale pour simuler l'avion.

Le défi est colossal, mais je m'investis pleinement malgré le stress qui m'habite. Dans un délai très court, nous organisons la construction d'une route pour faciliter le transport des 700 volontaires d'Airbus, venus de toute l'Europe, à bord des 16 bus affrétés jusqu'au lieu de la séance photo. Nous fournissons également 700 casquettes et T-shirts. Le jour J, nous réalisons la photo, et le résultat crée une synergie incroyable entre tous les participants. Je me souviens encore de l'émotion intense lorsque, à la fin de la prise de vue, tous ont levé les bras et m'ont applaudi. C'était un moment inoubliable. Plus de 200 magazines, de Paris Match à l'Herald Tribune en passant par le New York Times et le Corriere della Serra, décident de publier la photo.

C'est une véritable réussite qui met en lumière le travail collectif et l'innovation du projet Airbus A380.

Témoignage dans mon livre fou d’ ailes

MICHEL GUÉRARD a rejoint airbus en 1987. il était directeur de la communication lors du développement de l’a A380. pilote de montagne, vélivole et parapentiste, rien de ce qui vole ne le laisse indifférent.

Le pouvoir des images...

La naissance de l’aviation a passionné des foules considérables à une époque où, pour la majorité des gens, seules les gravures et les photographies permettaient d’approcher la réalité de cette aventure. Il s’agissait alors d’informer, et l’image accompagnait remarquablement ce travail en donnant en quelque sorte la preuve de ce qui était encore à peine croyable. L’aviation doit ainsi beaucoup à la photographie,

puisque de nombreux photographes, célèbres ou anonymes, ont permis d’immortaliser l’intégralité de l’aventure aérienne.

Les photographes ont en effet gardé la trace des premiers vols des frères Wilbur et Orville Wright, et aussi, bien avant, des essais de Jean-Marie Le Bris, de Clément Ader ou d’Otto Lilienthal dans la seconde moitié du XIXe siècle.

On connaît la suite : le développement extraordinaire de l’aviation et celui,

tout aussi fabuleux, de la photographie, du cinéma, du numérique, jusqu’à la diffusion quasi instantanée par les réseaux sociaux d’images prises par des centaines de millions de photographes amateurs armés de leurs téléphones portables. On aurait pu penser que les images se banaliseraient jusqu’à ne plus intéresser personne. Or ce n’est toujours pas le cas, et ce pour au moins deux raisons. Tout d’abord, on peut sans doute retenir le fait que l’aviation continue de passionner bien des gens, même

si prendre l’avion n’est plus une aventure.

Il suffit de se rendre dans un salon aéronautique lors des journées grand public pour s’en convaincre. Mais on ne peut également douter que le talent de quelques photographes, qui élèvent le banal au niveau de l’exceptionnel, a fait beaucoup pour

que cette passion reste vivace. La communication d’un constructeur d’avions dispose là d’une opportunité à ne pas manquer. Chez Airbus, le nom est à la fois celui du produit, de la marque et de l’entreprise.

Et lorsque le produit fait rêver, cela permet de faire de grandes choses en compagnie d’un photographe. Mais encore faut-il que ce photographe soit un grand professionnel et qu’il comprenne, et aime, l’industrie aéronautique. Enfin, son regard

doit être celui d’un artiste.

Alain Ernoult est tout cela, et sa contribution à la renommée des avions Airbus, à travers la réalisation d’images totalement nouvelles, est remarquable.

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Interview Metropolitain
Alain Ernoult Alain Ernoult

Interview Metropolitain

Aujourd’hui nous connaissons bien les causes de cette apocalypse environnementale à laquelle nous sommes confrontés : le changement climatique, la surexploitation des ressources, la pollution, la destruction des habitats naturels, les espèces invasives, la déforestation massive et l’agriculture intensive ont entraîné des dommages irréversibles. Depuis 1970, les populations de vertébrés ont diminué de plus de 60 %, et depuis 1980, quelque 600 millions d’oiseaux ont disparu en Europe.

L’avenir de la planète dépend aussi de la santé des océans qui sont des grands régulateurs du climat. Le plancton et le phytoplancton absorbent une grande partie du CO2 de l’atmosphère, mais alors que les empératures augmentent et que les océans doivent absorber toujours plus de dioxyde de carbone, l’eau de mer devient de plus en plus acide. À cela s’ajoute la pollution, avec les métaux lourds, les solvants, les boues toxiques et autres déchets industriels déversés dans les eaux du monde. Sous l’effet conjugué de l’acidification des océans et de la pollution, des « zones mortes » se sont formées, provoquant l’asphyxie de la faune marine. Il existe aujourd’hui plus de 400 zones mortes marines dans le monde. Les conséquences s’observent sur toute la biodiversité, des récifs coralliens aux poissons et crustacés.

« Une grande partie de la nature est déjà perdue et ce qui reste continue de décliner », a alerté le groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité. Sur les 8 millions d’espèces animales estimées sur la planète (dont 5,5  millions d’insectes), jusqu’à un million sont menacées d’extinction, et beaucoup pourraient disparaître dans les prochaines décennies.

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EXPOSITION principauté d'Andorre
Alain Ernoult Alain Ernoult

EXPOSITION principauté d'Andorre

« C’est une hérésie de croire que l’Homme peut détruire autant d’espèces animales ou végétales sans être lui-même directement menacé...Il faut sauver la Nature pour sauver l’Humanité... », Alain Ernoult Alain Ernoult est un artiste photographe et grand reporter de renommée internationale. Il fait partie de ces personnes qui semblent avoir vécu mille vies, mille destins, et qui, dans tout ce tourbillon, se battent encore pour ce en quoi il croit. Comme poussées par l’élan de la passion, la force de la conscience. Associant ses passions, l’aventure, les animaux et la photographie, il explore le monde à la recherche de clichés toujours plus étonnants par leur beauté et leur sincérité. Témoignant aussi bien de la vie sauvage que de la Nature, le photographe de l’extrême nous offre des images chargées en émotions. Il invite également le spectateur à prendre conscience de la dégradation de l’environnement et notamment de l’extinction des espèces sauvages. Récompensé plus de 100 fois pour ses photographies, auteur de 26 livres, le grand reporter français a reçu le premier prix du World Press Photo et a publié plus de 15 000 pages dans les plus prestigieux journaux (National Geographic (U.S), The New York Times (U.S), The Daily Telegraph (U.K.), Sunday Times et bien d’autres). Il a également été élevé au grade d’officier dans l’ordre national du Mérite en 2021. →

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Exposition Rambouillet
Alain Ernoult Alain Ernoult

Exposition Rambouillet

Si vous voulez en connaître un peu plus sur la manière d’Alain Ernoult d’aborder et de photographier les animaux

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VERNISSAGE EXPOSITION MUSEEE PIERRESVIVES
Alain Ernoult Alain Ernoult

VERNISSAGE EXPOSITION MUSEEE PIERRESVIVES

« C’est une hérésie de croire que l’Homme peut détruire autant d’espèces animales ou végétales sans être lui-même directement menacé...Il faut sauver la Nature pour sauver l’Humanité... », Alain Ernoult Alain Ernoult est un artiste photographe et grand reporter de renommée internationale. Il fait partie de ces personnes qui semblent avoir vécu mille vies, mille destins, et qui, dans tout ce tourbillon, se battent encore pour ce en quoi il croit. Comme poussées par l’élan de la passion, la force de la conscience. Associant ses passions, l’aventure, les animaux et la photographie, il explore le monde à la recherche de clichés toujours plus étonnants par leur beauté et leur sincérité. Témoignant aussi bien de la vie sauvage que de la Nature, le photographe de l’extrême nous offre des images chargées en émotions. Il invite également le spectateur à prendre conscience de la dégradation de l’environnement et notamment de l’extinction des espèces sauvages. Récompensé plus de 100 fois pour ses photographies, auteur de 26 livres, le grand reporter français a reçu le premier prix du World Press Photo et a publié plus de 15 000 pages dans les plus prestigieux journaux (National Geographic (U.S), The New York Times (U.S), The Daily Telegraph (U.K.), Sunday Times et bien d’autres). Il a également été élevé au grade d’officier dans l’ordre national du Mérite en 2021. →

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CATALOGUE EXPOSITION MUSEEE PIERRESVIVES
Alain Ernoult Alain Ernoult

CATALOGUE EXPOSITION MUSEEE PIERRESVIVES

« C’est une hérésie de croire que l’Homme peut détruire autant d’espèces animales ou végétales sans être lui-même directement menacé...Il faut sauver la Nature pour sauver l’Humanité... », Alain Ernoult Alain Ernoult est un artiste photographe et grand reporter de renommée internationale. Il fait partie de ces personnes qui semblent avoir vécu mille vies, mille destins, et qui, dans tout ce tourbillon, se battent encore pour ce en quoi il croit. Comme poussées par l’élan de la passion, la force de la conscience. Associant ses passions, l’aventure, les animaux et la photographie, il explore le monde à la recherche de clichés toujours plus étonnants par leur beauté et leur sincérité. Témoignant aussi bien de la vie sauvage que de la Nature, le photographe de l’extrême nous offre des images chargées en émotions. Il invite également le spectateur à prendre conscience de la dégradation de l’environnement et notamment de l’extinction des espèces sauvages. Récompensé plus de 100 fois pour ses photographies, auteur de 26 livres, le grand reporter français a reçu le premier prix du World Press Photo et a publié plus de 15 000 pages dans les plus prestigieux journaux (National Geographic (U.S), The New York Times (U.S), The Daily Telegraph (U.K.), Sunday Times et bien d’autres). Il a également été élevé au grade d’officier dans l’ordre national du Mérite en 2021. →

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EXPOSITION MUSEE PIERRESVIVES
Alain Ernoult Alain Ernoult

EXPOSITION MUSEE PIERRESVIVES

C'est avec plaisir que je vous dévoile le lieu de ma prochaine exposition. Elle se tiendra du 6 Octobre 2023 au 29 Janvier 2024 dans la galerie d'expositions du Musée de Pierrevives à Montpellier. C'est un endroit extraordinaire réalisé par la célèbre architecte Zaha Hadid.

Au plaisir de vous y rencontrer !

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It is with pleasure that I reveal to you the location of my next exhibition. It will be held from October 6, 2023 to January 29, 2024 in the exhibition gallery of the Pierrevives Museum in Montpellier. It is an extraordinary place designed by the famous architect Zaha Hadid.

Looking forward to meeting you there!

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NOUVELLE EXPOSITION MUSEE PIERRESVIVES - MONTPELLIER
Alain Ernoult Alain Ernoult

NOUVELLE EXPOSITION MUSEE PIERRESVIVES - MONTPELLIER

C'est avec plaisir que je vous dévoile le lieu de ma prochaine exposition. Elle se tiendra du 6 Octobre 2023 au 29 Janvier 2024 dans la galerie d'expositions du Musée de Pierrevives à Montpellier. C'est un endroit extraordinaire réalisé par la célèbre architecte Zaha Hadid.

Au plaisir de vous y rencontrer !

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It is with pleasure that I reveal to you the location of my next exhibition. It will be held from October 6, 2023 to January 29, 2024 in the exhibition gallery of the Pierrevives Museum in Montpellier. It is an extraordinary place designed by the famous architect Zaha Hadid.

Looking forward to meeting you there!

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GalerieBook tirages d’art
Alain Ernoult Alain Ernoult

GalerieBook tirages d’art

La photographie animalière peut aussi être de la photo d’art.

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Animal photography can also be art photography as evidenced

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Interview - PREMIUM - Sixième extinction
Alain Ernoult Alain Ernoult

Interview - PREMIUM - Sixième extinction

Alain Ernoult fait partie de ces personnes qui semblent avoir vécu mille vies, mille destins, et qui, dans tout ce tourbillon, se battent encore pour ce en quoi il croit. Comme poussées par l’élan de la passion, la force de la conscience. L’une des beautés de ces personnes-ci, c'est que l’on se plonge abruptement, tout entier, dans leurs récits. Des pans de vie - Ô combien nombreux - qui côtoient l’extraordinaire et qui, inéluctablement, imposent l’admiration. Son nom n’a pas fait la une des journaux, mais était noté en bas de page, en guise de signature des quelque 15 000 articles remarquables qu’il a menés pour des médias du monde entier : Paris Match (France), Stern (Allemagne), Time (US), National Geographic (US), The New York Times (US), The Daily Telegraph (UK), El Mundo (Espagne)... Ancien grand reporter de guerre, photojournaliste, l’extrême était son quotidien, de l’adrénaline qu’il bouffait sans compter. Cette référence mondiale de la photographie d’action a couvert de nombreux conflits (Afghanistan, Bosnie, Guerre du Golfe, Tchad...) et a été - excusez du peu - le premier photographe civil à monter à bord d’un Alpha Jet de la Patrouille de France. Alain Ernoult entretiendra avec l'extrême un rapport privilégié pendant près de 20 ans, et n’aura de cesse d’en capturer des images spectaculaires. Il est assez fou de penser que c’est en partant de chez lui pour aller sauver une tribu au Mali - seul en auto-stop - qu’il a trouvé sa voie dans la photographie à l’âge de 17 ans. Totalement autodidacte, instinctif, cet artiste aventurier, dont les clichés sont désormais exposés dans le monde entier, voit son travail récompensé à plus de cent reprises. Depuis cinq ans, ce “no limit man”, qui vibrait dès sa jeunesse au coeur de l’action, revient à des choses plus simples, davantage portées par le sens. « Je dois m’occuper de la transmission par rapport à la planète », confie-t-il. Son art, toujours autant imprégné d'émotion pure, de beauté et d'intensité rare, se consacre désormais à la nature, à la préservation des espaces et espèces en voie d’extinction. Son ouvrage La 6e Extinction, publié en 2020, illustre un tête-à-tête inattendu, poétique et alarmant avec la faune menacée de la planète. Ses rencontres avec des centaines d’animaux, entre mufles, ours polaires, rhinocéros ou encore gorilles, ont été immortalisées par son oeil aguerri mais tendre, et cherchent à alerter sur la fragilité de leurs équilibres naturels. Il explique : « En seulement deux siècles, les humains ont durablement transformé l’équilibre naturel de la Terre. Aujourd’hui, tous les continents sont concernés par la fulgurante dégradation de la biodiversité. Le monde fait face à un anéantissement biologique, un risque existentiel majeur : la sixième extinction ». Si son livre du même nom devait avoir une seule vocation, ce serait celle-ci : partager la beauté du monde pour en prendre conscience. Car l’art de la photographie a bien cette vertu : sublimer pour mieux révéler.

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6 PAGES dans EL PAIS !  - Sixième extinction
Alain Ernoult Alain Ernoult

6 PAGES dans EL PAIS ! - Sixième extinction

ussi loin que remontent ses souvenirs, Alain se souvient d’avoir eu un besoin physique de nature. « Gamin, je passais mon temps dans les forêts. C’était, c’est toujours mon univers. J’en ai besoin pour me remplir, m’inspirer, me… ressourcer. » Et se délester sans doute aussi du lourd fardeau de cinquante années d’aventure, de baroud, de scoops, de guerre. En parallèle de ses nombreux exploits de photoreporter d’actualité, le Normand a toujours éprouvé la nécessité de se confronter à la puissance de la nature. « Lors de mes reportages d’actu, lorsque cela était possible, je dégageais toujours du temps pour aller photographier l’environnement, les animaux, la biodiversité. Et plus les années ont passé et plus je me suis dit qu’il fallait revenir à l’essentiel. La Terre, ses richesses, ses beautés. Et plus je l’ai regardée et plus j’ai vu sa fragilité. » Depuis 2017, Alain Ernoult utilise plus spécialement sa notoriété planétaire et son talent, son « oeil » comme disent ses camarades envieux, pour la défense de l’environnement et la préservation des espèces. « Photographe des peuples, des paysages lointains et des espèces menacées », comme l’a joliment surnommé l’une des ses amies, il multiplie les projets, les livres, les expositions avec ses sublimes photographies animalières, que l’artiste a accepté de gracieusement partager avec les lecteurs de VSD. Et justement, Alain, c’est quoi un bon photographe animalier ? Quels sont les secrets de tes clichés ? « Il faut entrer en contact avec l’animal, lui parler. C’est lui qui décide s’il me laisse approcher ou pas. Il me faut un échange, un dialogue avec lui. Je me souviens du Rwanda, j’étais parti photographier une famille de gorilles. J’ai été submergé par l’émotion qu’ils dégagent, la similitude avec l’humain, leur gestuelle. J’ai approché cette famille, les deux parents et leur petit. Le mâle n’apprécie pas mon intrusion. Il m’assène un grand coup de poing sur l’épaule et me brise un genou. Il aurait pu me tuer. Il ne l’a pas fait. Nous nous étions “parlé” avant. Une autre fois, en Tanzanie, un jeune rhino m’a chargé. Un poignet amoché et un appareil foutu ! Une autre fois, j’ai passé une journée entière avec une grue couronnée, venue danser à côté de moi. Au-delà de la patience, de la persévérance ou de la chance, une bonne photo animalière devrait montrer notre fragilité et notre arrogance devant tant de beauté. Que nous sommes en train de saccager. »

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Interview - VSD 8 PAGES - Sixième extinction
Alain Ernoult Alain Ernoult

Interview - VSD 8 PAGES - Sixième extinction

ussi loin que remontent ses souvenirs, Alain se souvient d’avoir eu un besoin physique de nature. « Gamin, je passais mon temps dans les forêts. C’était, c’est toujours mon univers. J’en ai besoin pour me remplir, m’inspirer, me… ressourcer. » Et se délester sans doute aussi du lourd fardeau de cinquante années d’aventure, de baroud, de scoops, de guerre. En parallèle de ses nombreux exploits de photoreporter d’actualité, le Normand a toujours éprouvé la nécessité de se confronter à la puissance de la nature. « Lors de mes reportages d’actu, lorsque cela était possible, je dégageais toujours du temps pour aller photographier l’environnement, les animaux, la biodiversité. Et plus les années ont passé et plus je me suis dit qu’il fallait revenir à l’essentiel. La Terre, ses richesses, ses beautés. Et plus je l’ai regardée et plus j’ai vu sa fragilité. » Depuis 2017, Alain Ernoult utilise plus spécialement sa notoriété planétaire et son talent, son « oeil » comme disent ses camarades envieux, pour la défense de l’environnement et la préservation des espèces. « Photographe des peuples, des paysages lointains et des espèces menacées », comme l’a joliment surnommé l’une des ses amies, il multiplie les projets, les livres, les expositions avec ses sublimes photographies animalières, que l’artiste a accepté de gracieusement partager avec les lecteurs de VSD. Et justement, Alain, c’est quoi un bon photographe animalier ? Quels sont les secrets de tes clichés ? « Il faut entrer en contact avec l’animal, lui parler. C’est lui qui décide s’il me laisse approcher ou pas. Il me faut un échange, un dialogue avec lui. Je me souviens du Rwanda, j’étais parti photographier une famille de gorilles. J’ai été submergé par l’émotion qu’ils dégagent, la similitude avec l’humain, leur gestuelle. J’ai approché cette famille, les deux parents et leur petit. Le mâle n’apprécie pas mon intrusion. Il m’assène un grand coup de poing sur l’épaule et me brise un genou. Il aurait pu me tuer. Il ne l’a pas fait. Nous nous étions “parlé” avant. Une autre fois, en Tanzanie, un jeune rhino m’a chargé. Un poignet amoché et un appareil foutu ! Une autre fois, j’ai passé une journée entière avec une grue couronnée, venue danser à côté de moi. Au-delà de la patience, de la persévérance ou de la chance, une bonne photo animalière devrait montrer notre fragilité et notre arrogance devant tant de beauté. Que nous sommes en train de saccager. »

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Article - STERN- Sixième extinction
Alain Ernoult Alain Ernoult

Article - STERN- Sixième extinction

Ce contact violent avec la nature est certainement à l’origine de sa passion pour la vie sauvage et de sa vocation pour la photographie. Observateur attentif, toujours à l’affût du moindre événement, il recherche la proximité, l’échange et la complicité. Mais il ne peut se contenter d’être un témoin passif : il lui faut aussi partager son regard et ses émotions. Une subtile osmose s’installe, entre la passion du naturaliste et le regard de l’artiste. Sa volonté de témoigner de la fragilité de notre héritage naturel rejoint son amour du beau.

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